•         Je serais ravi de lire vos avis. Que voyez-vous dans le miroir.....???


    5 commentaires
  •     

         Assis, tout seul sur un banc, dans un merveilleux jardin public qu'on a jadis baptisé «Le Jardin de Dieu » ; il était dissimulé dans un recoin au beau milieu d'une touffe d'arbrisseaux qui ont trouvé un endroit paisible sous l'ombre des arbres majestueux à feuillage persistant tels : l'eucalyptus, les séquoias, les pins, les genévriers. Il écoutait le doux gazouillis de quelques oiseaux, chantant leur plainte sur les hautes branches, au-dessus de tout le monde ; suivi de temps en temps d'un roucoulement au loin d'une tourterelle leur donnant le tempo. Une légère brise matinale lui caressait le visage et venait égayer les branches et les feuilles qui entamèrent la valse du bonheur. Il s'adossa au banc et remarqua au-dessus de lui que des rayons de soleil, rebelles, avaient réussi à se frayer un chemin au cœur de la densité du feuillage. Derrière lui, coulait sereinement un petit ruisseau ajoutant ainsi de l'éclat à la magnificence de cet endroit... Il était dans son paradis...
         Cet homme était assis là, adossé à son banc, tout seul avec comme uniques compagnons ses souvenirs.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>     Il se souvenait de son premier jour de classe; accompagné de sa grande-mère qui lui donna un morceau de sucre en lui disant : « Mets-le sous ta langue pour rendre toute ta vie sucrée ! »
    <o:p> </o:p>     Il se souvenait, avec amertume, du jour où il avait pris sa première claque qui n'était pas asséné par un camarade de classe ou par une quelconque personne, inconnue ; mais c'était de la part de son instituteur de français. Il avait alors huit ans, bégayé et n'arrivant pas à répéter la phrase du maître alors le châtiment n'a pas tardé. 
    <o:p> </o:p>     Il se souvenait, avec un sourire aux lèvres, de la première fois où il a vu la mer. Tout surpris, il s'était exclamé : « Mais quelle est gigantesque cette rivière ! »
         Il se souvenait du jour où à la sortie de la classe, il avait aperçut  des attroupements de grandes personnes en train de sangloter. Sur tout le trajet du retour, la même scène se répétait. Il tremblait de peur, lui le petit enfant jusqu'à ce qu'il arrive à sa demeure. Sa maman avait les yeux rouges avec de petites larmes qui coulaient : « Mon petit, notre cher président est décédé. »
    -         C'était quoi déjà un président ? pensa-t-il.
    <o:p> </o:p>     Il se souvenait, avec une profonde tristesse, de ce jour si sombre. Il avait vu sa grande-mère bien-aimée, étendue sur son lit, elle était agonisante. Autour d'elle, s'était réuni ses fils, ses frères et lui : il avait quatorze ans. Il se rappelait le dernier mot que cette pieuse, si chère à son cœur, avait prononcé : « A........ !!! » C'était son prénom. Vivante, elle était rayonnante. Morte, elle l'était toujours. C'était comme s'il elle dormait. Mais cette fois, ce havre de savoir ne se réveillerait plus.
    <o:p> </o:p>     Il se souvenait du jour où son père est rentré à la maison avec un grand sourire dessiné sur le visage. Il lui annonça : « Mes félicitations, mon enfant. Tu as eu ton BAC !!! » Un bonheur extrême l'enveloppa mais il ne laissa rien paraître : « Merci papa, j'en étais sûr. » En sortant pour annoncer la bonne nouvelle à ses amis et en s'éloignant de sa demeure, il se relâcha, sa joie éclata au grand jour. Il sautait, il criait : « Hourra !  J'ai eu mon BAC, j'ai eu mon BAC !!! » Il avait dix-huit ans.
    <o:p> </o:p>     Il se souvenait du jour où il présenta sa première leçon en tant qu'enseignant stagiaire. Lui, le timide, qui devenait rouge pour un oui ou pour un non. Avant son premier cours, ses jambes jouaient aux castagnettes, sa respiration devenait de plus en plus saccadée. A la vue au loin des élèves qui se tenaient  en ligne sur deux rangs, son cœur faillit jaillir de sa poitrine. Il songea à revenir sur ses pas mais à la dernière minute, il prit son courage à deux mains et accomplit remarquablement sa besogne. Il avait réussi sa première leçon ; par la suite toute sa profession.
    <o:p> </o:p>     Il se souvenait du jour de son mariage. Normalement, le jour le plus heureux de sa vie. Il aimait cette femme à la folie, elle l'aimait à la folie. Ils se sont unis pour le meilleur et pour le pire. Ce fut ce dernier qui se pointa. En effet, la nuit des noces,  son père rendit l'âme. La tristesse remplaça la joie et les pleurs remplacèrent  les sourires. Son père, adoré, mourut cette nuit. Il est vrai qu'il est parti cette nuit mais au moins il était tranquille. Son fils a trouvé l'âme sœur tant convoitée. Son père était mort la nuit de ces noces, il mourut cette... il...il...ce...uit.
    <o:p> </o:p>     Il se souvenait du jour de la naissance de sa petite fille. Elle était rayonnante, un petit ange, blanche comme neige. « Et sa mère comment va-t-elle ? »
    - Elle n'est pas encore réveillée répondit l'infirmière.
          Sa femme avait subi une césarienne... Pendant l'opération, une angoisse terrible s'est emparée de lui : « O mon Dieu, c'est ma seule joie dans cette vie, aide-la mon bon Dieu !!! » On se souvient de Dieu que lorsqu'on était dans des situations difficiles, à ces moments où on se sentait impuissant. Il chassa de son esprit les idées intruses qui lui annonçaient un mauvais présage. « Dieu ne me laissera pas » répéta-t-il pour chasser ces importunes de sa tête. Dieu soit louer, sa bien-aimée  s'est réveillée. Elle se portait bien.
    <o:p> </o:p>     Il se souvenait...englouti dans les flots de ses souvenirs, la sonnerie de son mobile déchira la sérénité de l'atmosphère, l'arrachant ainsi à ses rêveries.
    - Allô, oui ! C'était sa femme qui lui demandait d'aller attendre leur fille à la sortie de l'école. Sa fille de huit ans. Il quitta illico son banc, son recoin, son éden pour aller trouver son petit bout de chou.  
    <o:p> </o:p>

    votre commentaire
  •     




     



        (  Première partie )

         La nuit avait envahi l'ensemble du territoire du jour qui s'est embusqué, en attendant, le moment propice pour jeter sa contre- attaque. En effet, l'obscurité régnait d'une main de fer sur cette ville, réputée dans tout le pays, d'être le fief de la criminalité, de la magouille, le secteur d'influence des parrains de la mafia au niveau de tous les domaines.
         Ereinté par la dure journée de travail que je viens de passer, je rentre chez-moi avec une seule image dans le ciboulot : mon plumard chéri. En pénétrant, mon appartement me parait lugubre, déprimant ; surtout après le départ de celle qui l'emplissait de béatitude. Ma femme ne pouvait plus supporter les longues nuits d'attente, avec une boule dans sa gorge, guettant à tout moment la sonnerie du téléphone et une voix annonçant le pire. 
         A peine ai-je posé la tête sur mon oreiller que mon mobile retentit. Pourquoi n'ai-je pas pensé à éteindre ce maudit appareil avant de me coucher ?
         - Inspecteur Madi, il faut que tu rappliques illico au deuxième arrondissement devant le café Cow-boy. On vient de trouver Mouh la flèche. C'était la voix rauque du commissaire Chérif. Il coupe sans attendre ma réponse, cet arrogant me pose le combiné sur la tranche. Il m'énerve à la fin ce pistonné à la noix et qui se prend pour le commissaire Moulin. Un de ces jours je lui dirais ses quatre vérités pour lui clouer le bec.
         Je remonte donc dans mon tacot et j'exécute les ordres du chef comme un doux agneau me rendant tout droit vers le lieu indiqué.
         Les rues sont désertes, personne n'ose se montrer la nuit, depuis que le président avait décrété le couvre-feu suite à l'accroissement effrayant de la criminalité.
         En arrivant sur les lieux qui grouillent de policiers, j'ai compris que ce n'est pas Mouh qu'on a trouvé mais son cadavre. Le médecin légiste m'accueille avec un sourire discret aux lèvres.
           -
    On l'a buté cette canaille, la balle est allée se nicher dans sa tête. La mort remonte à trois jours environ.
           - 
    Qui l'a découvert ? demandé-je.
           -
     Un clodo qui l'a dégoté dans une poubelle publique. 
          J'avance alors en direction du corps, qui se trouve au cœur d'un cul-de-sac. Une forte odeur de putréfaction emplissait l'air, la respiration  est quasiment impossible. Je cherche dans la poche de ma vieille veste en coutil et j'en sors un chiffon dont je me servais généralement pour astiquer mes chaussures. Je couvre avec cette saleté mon nez et je m'engouffre dans l'obscure ruelle jusqu'à ce que j'arrive devant le macchabée qui est maintenant couvert avec un sac en plastique. Mon  adjoint Farès s'approche de moi en dissimulant son nez avec un mouchoir en papier.
          - 
    C'était notre unique témoin signale-t-il. Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?
        La puanteur de ce lieu où s'entremêlent des odeurs nauséabondes, putrides emprisonnées dans cette ruelle  enrayent mon cerveau qui ne peut plus réfléchir à quoi que ce soit.
          - Suis-moi ordonné-je à Farès. On s'éloigne de ce lieu empesté.
                                                                                                    ...A suivre
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    1 commentaire
  •     





       L'île...



    ( Première partie )


         Après sa dernière péripétie, les aventures du docteur Alex Dreamond continuaient.

          Depuis des jours et des jours, l'embarcation du docteur était devenue l'esclave des vagues qui la dérivaient au cœur de cette mer imprévisible, si étrange et pleine de surprise. Il n'y avait plus d'eau, plus de vivres. Alex gisait là comme un cadavre, il avait accepté le sort qui l'attendait. La mort ne lui faisait plus peur, au contraire, en ce moment il la désirait, paraissait même l'inviter pour en finir ; il n'en pouvait plus. Le défilé ininterrompu de sa vie accroissait sa résignation.
          Subitement, une odeur différente vint chatouiller ses narines, une odeur exquise, familière, pas celle de la mer, salée, répugnante et sentant le poisson. Cette nouvelle émanation lui redonna courage, il fit un incroyable effort pour se hisser sur le bord de son embarcation.
          -
    Oh ! Mais quel spectacle !!! S'exclama-t-il.
         Effectivement, la couleur de la mer, le bleu d'azur a disparu. Le  marron a pris sa place. Une mer de couleur marron, mais c'était fabuleux. L'odeur devint de plus en plus persistante, plus familière à son nez.
          - 
    Une odeur de chocolat ? pensa-t-il . Non, non c'est inadmissible.
         Alors pour satisfaire sa curiosité, il tendit lentement son bras vers cette eau mystérieuse, remplit sa paume et en goûta le contenu avec précaution.
    Une grande joie éclaircit ses traits fatigués par le long voyage qu'il venait de faire.
          - 
    C'est du chocolat, c'est du chocolat, cria le docteur tout surpris.
          Prenant un récipient, il avala, avala, et avala des gorgées et des gorgées de ce délicieux chocolat, de ce pur chocolat. Pour découvrir enfin, une autre surprise qui se pointa devant lui, au loin à l'horizon. Il ne rêvait pas. Il  frotta longuement ses yeux ; c'était bel et bien une île, une vraie île et pas une illusion comme les centaines de fois où il crut apercevoir ce lieu de délivrance.
          - Hourra, je suis sauvé, hourra !
           Ne se doutant pas que son étonnement ne faisait que commencer,  le docteur Dreamond, pagaya avec toutes ses forces pour rallier la terre.
          En s'approchant, un paysage, rayonnant, se manifestait petit à petit devant lui. Il  avait quelque chose de singulier, à part qui le distinguait aux autres paysages qu'il avait déjà vus lors de ses aventures.  Les couleurs dans cet endroit étaient vives, éclatantes; le docteur songeait qu'il allait entrer dans un dessin animé.
          Après un effort intense, Alex Dreamond  mit enfin les pieds sur le sable fin de cette magnifique plage.
         -
    Quoi ? Un sable blanc !!!
          En effet, la couleur de cette plage était blanche comme la neige. Il ne tarda pas à découvrir que c'était du sucre très fin.
         L'odeur qui s'exhalait dans l'air frais de cette île lui semblait un mélange de fraise, de vanille, de menthe...
         -
    C'est sûrement un rêve. Je suis en train de rêver, pensa Dreamond.
     







    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique